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Renseignements sur la santé mentale

29 juin 2020

Renseignements sur la santé mentale

Nous abordons les mesures d'adaptation avec une experte

Revolution et Centrepoint ont collaboré pour la Pride 2020. La crise du Covid-19 a provoqué une hausse des sans-abris chez les jeunes des communautés LGBTQIA. "Les recherches montrent que les jeunes LGBT sont plus enclin à devenir sans abris comparés aux non-LGBT et constituent 24% de la jeunesse sans abris. De plus, ils sont plus fréquemment victimes de la violence - aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des services."

£20,000 issus des ventes de la palette Revolution Pride We Are Love seront versés aux appels d'urgence lancés par Centrepoint (Royaume-Uni) et True Colors United (USA) afin de venir en aide aux personnes touchées.

Nous souhaitions en savoir davantage sur la situation actuelle et la partager avec vous afin de vous sensibiliser et collecter des fonds pour une cause importante. Nous avons demandé à Natalie, Conseillère principale en santé mentale au Centerpoint, de nous partager son expérience et son savoir et comment Centerpoint aide les personnes concernées.

1. Comment et quand avez-vous commencé à travailler pour Centrepoint ?


J'ai commencé à travailler pour Centrepoint en 2015, je suis assistante sociale depuis 2012, travaillant avec des enfants et des familles, la santé mentale était un thème récurrent. Une position était vacante à Centrepoint et 5 plus tard, je suis toujours là ! C'est génial de travailler pour une telle œuvre caritative. Je suis désormais Conseillère Principale en santé mentale pour le programme. Je gère une équipe de 3 conseillers en santé mentale.

2. Pouvez-vous nous en dire plus sur Centrepoint et votre rôle ?


Nous sommes principalement un centre de crise et de soutien rapide pour les jeunes qui traversent une crise de santé mentale et nous proposons une gestion de crise à ceux qui sont suicidaires, qui ont des épisodes psychotiques et qui s'automutilent. Nous offrons également des consultations pour un soutien à court terme aux jeunes préoccupés par leur santé mentale présentant des symptômes de dépression, d'anxiété et pour ceux qui ont de graves problèmes de santé mentale, nécessitant alors une évaluation. Nous faisons de la psychoéducation pour ceux qui viennent d'être diagnostiqués, en expliquant ce qu'est la dépression et comment surmonter et gérer ces sentiments.

Nous travaillons aussi en collaboration avec des conseillers en relation saines. Ils fournissent des conseils pour les relations et un soutien concernant les abus sexuels sur les enfants, la violence entre partenaires intimes, les crimes de haine homophobes et ils aident également les jeunes à comprendre ce qu'est une relation saine et malsaine.

3. Comment aidez-vous les jeunes de la communauté LGBTQ+ ?


Nous soutenons les jeunes de la communauté LGBTQ + de différentes manières. Nous faisons de l'éducation sexuelle, de la distribution de préservatifs, de la littérature spécialisée, du soutien communautaire, en entraide et en groupe. Les jeunes aiment vraiment les groupes auxquels ils participent, c'est très instructif, éducatif et amusant. Ils font de la poésie, de l'écriture créative, ils mixent de la musique et bien d'autres choses. De plus, ils rencontrent des personnes aux expériences similaires, avec qui ils peuvent s'identifier et en savoir plus sur la communauté LGBTQ + et ce que cela signifie pour eux.

Nous avons également des consultations privées avec les personnes en difficulté avec leur sexualité, leurs relations et leur santé sexuelle. Nous proposons également un service culturellement spécifique pour les jeunes LGBTQ + de la communauté BAME (Black, Asian and Minority Ethnic - terme anglais désignant les minorités ethniques). Nous le faisons parce qu'être LGBTQ + peut être très difficile à accepter dans certaines cultures. Nous étudions aussi l'intersexualité, par exemple, une femme/un homme noir subissant du racisme, comme nous l'avons vu récemment avec George Floyd, décédé dans d'horribles circonstances et la naissance du mouvement Black Lives Matter. Une femme/homme noir qui s'identifie comme LGBTQ + et ce que cela apporte. La discrimination à laquelle nous sommes confrontés et ce à quoi nous sommes confrontés au sein de nos propres communautés. Nous explorons vraiment tout ces sujets dans nos consultations et nous nous efforçons de valider et de comprendre leurs sentiments et leurs peurs. Il est très important d'avoir ces discussions avec des jeunes de la communauté BAME.

4. Les jeunes LGBTQ + sont plus susceptibles de se retrouver sans abri, pourquoi?


Des recherches récentes montrent que les jeunes de la communauté LGBTQ + sont plus susceptibles de se retrouver sans abri. Pourquoi donc ? Ce que nous avons expérimenté et trouvé dans notre programme, c'est la culture. Faire son «coming out» dans une famille avec une culture particulière peut être mal accueilli et on rencontre des paradigmes, une éthique et des valeurs que la famille possède, et être LGBTQ + ne correspond pas avec ces valeurs familiales. On demande donc à ce jeune de partir et il se retrouve sans abri. Nous examinons également la religion, elle joue un rôle essentiel dans la raison pour laquelle certaines personnes deviennent sans-abri. Il y a aussi des cas de personnes qui ont fait leur «coming out» au travail ou qui sont transgenres et victimes de discrimination, qui ont dû démissionner à cause de la violence verbale ou à qui on a demandé le départ en raison de leur identification. Il y a tellement de facteurs.

5. Comment créez-vous des espaces sûrs pour la communauté LGBTQ + sans endroit où séjourner ?


Ce qui est génial lorsque les jeunes séjournent à Centerpoint, c'est qu'ils y trouvent un excellent soutien. Lorsqu'ils arrivent dans nos centres, nous leur proposons de l'éducation, du soutien et une équipe de santé.

6. Avez-vous constaté une différence durant le confinement ?


Il y a une différence depuis le confinement. Il y a eu un afflux d'appels vers la ligne d'assistance de Centrepoint, avec des jeunes se présentant comme des sans-abris. Tout le monde devait rester à la maison avec le confinement. C'est un environnement petit et intense. Certains jeunes ne peuvent maintenant plus se réfugier là où ils auraient pu le faire auparavant, comme à la bibliothèque ou au parc. Ils peuvent avoir peur d'aller au parc à cause, une fois de plus, de leur santé mentale ou de leur anxiété.

Pour en revenir à la culture, ce jeune représente la honte. La famille ne le cautionne pas, alors elle demande au jeune de partir. De plus, les jeunes sont maltraités. Les jeunes sont en transition - ils sont maltraités par leurs parents ou leurs frères et sœurs, et ridiculisés. Il est très difficile pour un jeune de vivre 24 heures sur 24 dans un tel environnement, où la famille ne respecte pas ou ne valorise pas vraiment la personne qu’ils sont et veulent être.

Encore une fois, l'itinérance entre en jeu lorsque les jeunes se présentent comme sans abri. Pour vous présenter comme sans-abri, une partie de la procédure consiste à obtenir une lettre de la maison familiale. Cependant, si votre famille vous a renié ou vous a dit de quitter la maison, il est très difficile d'obtenir cette lettre. Heureusement, chez Centrepoint, nous sommes en mesure de soutenir ces jeunes qui sont dans une position très vulnérable et effrayante.

7. Comment les gens ayant besoin d'aide contactent-ils Centrepoint ?


Les jeunes nous contactent généralement pour obtenir du soutien concernant leur santé mentale. Il existe différentes manières. Ils peuvent se référer eux-mêmes, nous avons une ligne téléphonique qu'ils peuvent appeler pour expliquer leur situation. Ils laissent un message, puis nous les rappelons et prenons rendez-vous pour les rencontrer, ou ils peuvent contacter un conseiller qui se chargera de les référer auprès de nous.

Avant le confinement, nous faisions beaucoup de visites au sein des services. Nous y restions une heure pour que les jeunes puissent juste venir parler librement de ce qui leur arrive. Nous pouvions alors entrer en contact. Nous le faisons de manière plus virtuelle maintenant, nous avons des rendez-vous ainsi que des activités et événements de groupe. Nous allons aussi faire quelque chose pour la Pride - un événement virtuel pour les jeunes !

8. Quelle est la partie la plus difficile de votre travail ?


La partie la plus difficile de mon travail est de ne pas pouvoir assister tous les jeunes à Centrepoint. C'est une grande organisation avec des jeunes à travers tout Londres, et nous sommes seulement quatre personnes, il est difficile de contacter ou de répondre à toutes les demandes. Bien que nous puissions avoir une session unique avec eux, nous constatons qu'ils ont besoin d'un soutien supplémentaire, ce que nous ne pouvons malheureusement pas faire en raison du manque de place. C’est difficile, quand on voit qu’un jeune a vraiment besoin de ce soutien à long terme, on le réfère à des services externes, mais c’est difficile quand il vient à vous et que vous n’êtes pas en mesure de lui apporter tout le soutien nécessaire. Et même s'ils l'obtiennent de l'extérieur, il est parfois difficile de faire avec. Nous allons nous agrandir, et avec cette croissance, nous serons en mesure de fournir le soutien dont les jeunes ont tant besoin dans Centrepoint.

9. Que pensez-vous de votre partenariat avec Revolution pour la Pride ?


Premièrement, c'est super de donner une visibilité à la communauté LGBT+. Revolution est une grande marque, la Pride est bien connue alors ce partenariat est très bénéfique pour Centrepoint.

L'inclusivité et la diversité devraient vraiment être mises en évidence dans ce partenariat. Ça a été occulté historiquement et actuellement, mais je pense que c'est une excellente opportunité pour Centrepoint, Revolution et la Pride. J'ai vraiment hâte d'en voir les avantages pour les jeunes. Ça va être fantastique. Merci de m'avoir invitée à m'exprimer !

Pour en savoir plus, visitez Centrepoint

Avec amour, Charlotte et Jazz de la Team Revolution x

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